lundi 1 août 2011

PPR : Au bonheur du luxe


Lors de la présentation des résultats semestriels de PPRFrançois-Henri Pinault, Pdg, et Jean-François Palus, directeur financier, ont bien confirmé l’engagement du processus de vente de la filiale Vente à distance du groupe Redcats.
“Redcats a été présenté aux banques pour mettre en place un financement destiné à financer un acquéreur a ainsi affirmé Jean-François Palus. Et de poursuivre: “Nous mettons en oeuvre un processus identique à celui utilisé pour Conforama”. L’enseigne d’équipement de la maison a été cédé il y a quelque temps au Sud-Africain Steinhoff
En revanche, concernant une éventuelle acquisition de la griffe de luxe italienne Brioni,François-Henri Pinault a déclaré: “Vous savez que le groupe n’a pas pour habitude de commenter des rumeurs”. En langage journalistique, et sans préjuger de l’avenir, cela veut souvent dire on travaille sur la question mais rien n’est fait… Ou nous ne voulons pas que ça se sache. La rumeur est venue en fait la semaine dernière du Corriere Della Sera qui a annoncé que PPR aurait proposé 350 millions d’euros pour acquérir Brioni

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François-Henri Pinault (photo PPR)


Il est vrai qu’un tel rapprochement serait d’autant plus logique que manifestement PPR ne jure plus que par le luxe. Et qu’il ne dispose pas d’une griffe à dominante masculine au style plutot traditionnel mais de très grande qualité. La rumeur intervient de plus à un moment où le principal groupe de luxe concurrent de PPRLVMH, investit en masse dans la griffe masculine de luxe Berluti, avec comme patron Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault, patron de LVMH. Un parallèlisme qui n’est sans doute pas si fortuit. 
De toute manière, PPR a toutes les raisons possibles d’être satisfait de ses investissements successifs dans le luxe. Il suffit de reprendre deux chiffres qui parlent d’eux-mêmes: le secteur luxe du groupe a enregistré une progression de 22,6% de son chiffre d’affaires et de 39,4% de son résultat opérationnel courant. A coté, l’autre grand secteur récent du groupe, le Sport et Lifestyle avec Puma, ferait presque pâle figure avec une progression de 11,4% de son chiffre d’affaires et une baisse de 7,3% de son résultat opérationnel courant. 
Et la croissance de l’activité sur le semestre concerne l’ensemble des marques avec +20,8% pour Gucci, +29,4% pour Bottega Veneta, +29,5% pour Yves Saint Laurent et +22% pour les autres marques (Alexander McQueenStella McCartneyBalenciagaBoucheronSergio Rossi).
Bien sûr, comme pour l’ensemble des marques de luxe, la progression est venue en priorité des ventes dans les pays émergents. Mais pas seulement.
L’exemple de la marque Gucci est éloquent. La griffe a enregistré sur le semestre un bond de 29,3% de ses ventes dans ces pays. Ils représentaient ainsi au 30 juin 42,9% du chiffre d’affaires total de la marque contre 40,3% un an auparavant. La Grande Chine a ainsi connu une progression des ses ventes de 35,6%, et pèse désormais 23% des ventes totales. Les ventes en Europe de l’Ouest ont quand même grimpé sur la période de plus de 15% et pèsent 29,5% des ventes totales. En Amérique du Nord (17,1% des ventes totales), le chiffre d’affaires a grimpé de 29,5% au premier semestre. Même au Japon, durement frappé par le tusnami, la griffe a enregistré une croissance de 2,5% en comparable. Toutefois, Gucci relève une diminution de la part de ce pays dans les ventes totales: 10,5% au 30 juin 2011 contre 12,5% un an auparavant.

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Bottega Veneta contribue grandement au succès de PPRdans le luxe (modèle A/H 2011/2012, photo Pixel Formula)


Concernant la marque GucciFrançois-Henri Pinault a exprimé une volonté de montée en gamme qui pourrait paraitre surprenante pour une griffe qui atteint déjà des sommets. En fait, pour le Pdg de PPR, il s’agit surtout d’une conséquence du développpement dans les collections du cuir et des peaux précieuses. Le Pdg de PPR relève aussi des évolutions de la demande de la clientèle chinoise concernant le produit de luxe auxquelles est manifestement attentive Gucci. “Nous remarquons que les consommateurs chinois des grandes villes comme Pékin et Shanghaï, souligne-t-il, sont moins demandeurs de produits logotypés au bénéfice de produits plus discrets… Et encore plus haut de gamme”. 
Autre satisfaction pour François-Henri Pinault: le retour d’Yves Saint-Laurent à la rentabilité opérationnelle. Au 30 juin, la griffe a ainsi réalisé un profit opérationnel courant de près de 7 millions d’euros, contre une perte de plus de 6 millions d’euros un an plus tot. Le taux de rentabilité opérationnelle est de 4,3%. Loin certes des 27,5% de Bottega Veneta! Pour PPR, ce retour à la profitabilité d’Yves Saint Laurent est le fruit des progrès de l’activité couture, c’est-à-dire l’équipement de la personne, alors que la contribution des Parfums et Cosmétiques est restée quasi stable.
En tout cas, fort de l’ensemble de ces données, François-Henri Pinault n’a aujourd’hui aucune raison de douter de l’orientation qu’il donne au groupe PPR…

Par Jean-Paul Leroy
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